Pourquoi détruit-on la planète ? Le cerveau d’Homo sapiens est-il capable de préserver la Terre ?
Thierry Ripoll
Au bord de l’eau
Février 2022
Pendant environ 300 000 ans, l’Homme fut une espèce souvent en danger d’extinction qui serait passée inaperçue si un naturaliste extraterrestre avait exploré la faune terrestre en ces temps reculés. C’est son extrême socialité et la puissance de son système cognitif qui lui ont permis de survivre malgré ses faibles capacités physiques et sa grande vulnérabilité. Avec la révolution néolithique, un emballement inattendu se produisit. Le frêle mammifère à gros cerveau devint un terrible prédateur et un terrible destructeur si bien qu’aujourd’hui le problème fondamental auquel nous sommes confrontés est celui de préserver notre planète. Nous sommes donc la génération d’une révolution anthropologique majeure : nous savons désormais que la planète est fragile et qu’il faut la préserver pour éviter un futur potentiellement catastrophique. Pourtant, même les individus les plus sensibles à la crise environnementale continuent de vivre comme si de rien n’était ou presque. Nous sommes quasiment tous en état de dissonance cognitive, perpétuellement écartelés entre notre irrésistible propension à satisfaire des désirs toujours renouvelés et la conscience douloureuse que nos comportements ne sont pas compatibles avec la préservation de notre environnement. Les raisons d’un tel hiatus sont nombreuses, profondes, en grande partie inconscientes et interviennent à différents niveaux de l’organisation de nos sociétés. C’est l’objet de ce livre de les analyser à la lumière des travaux les plus récents en psychologie, neurosciences, anthropologie, éthologie et économie. En réalité, derrière la sophistication de nos sociétés et de notre technologie, nous demeurons mus par des déterminismes psychologiques et biologiques archaïques qui font obstacle à la gestion rationnelle et lucide de la crise environnementale. Se libérer de tels déterminismes n’est possible qu’à condition d’en prendre conscience. C’est la condition nécessaire au possible développement d’une société écologico-compatible dont les bases politiques et économiques sont exposées dans cet ouvrage.
L’auteur nous permet de comprendre quels sont les obstacles fondamentaux, si souvent sous-estimés, à la résolution de la crise environnementale, notamment psychologiques, neuronaux, anthropologiques, sociologiques, économiques et politiques.